Si on lit quelques biographies sur les grandes femmes et les grands hommes, on se rend vite compte de leur humanité.
Humanité au sens "ce n'était que des femmes/, rien que des femmes/hommes".
Et pour la plupart, ils avaient même plus de défauts et de démons que vous et moi.
En somme, ils et elles n'avaient rien d'exceptionnels.
A part une (ou peut-être deux) chose.
Certains traduisent cela maladroitement par une "vision" ou une "mission".
Une sorte d'envie insatiable de voir un certain monde se réaliser, et travailler fort dans ce seul but.
Mais ces termes ne sont pas suffisants.
On pourrait citer par centaines le nombre d'entrepreneurs dont la "vision" de départ n'existait pas ou n'avait rien à voir avec ce qu'ils font aujourd'hui.
Le meilleur exemple étant Facebook : Zuckerberg n'avait aucunement l'ambition de faire un réseau social mondial lorsqu'il lança son projet à petit échelle.
Il est parti du "pratique" => se faire rencontrer les gens de son université.
La vision est venue bien après, au bout de 2 ou 3 ans à galérer à coder et monter une équipe.
La vision est un faux ami.
On en cherche une parce qu'il faut en avoir une.
Et pas sûr qu'en ce terme se reconnaissent tous les petits entrepreneurs qui ouvrent des épiceries vrac (comme Eve qui a d'ailleurs réussi sa levée de fond – félicitations !) ou lancent des éoliennes-cerf volant comme KiteWinder.
La plupart des entreprenants (je préfère ce terme à entrepreneur) sont incroyablement modestes.
Mais alors, d'où tirent-ils leur "génie" et leur force de se lancer ?
Certains le font par nécessité financière, d'autres par nécessité vicérale : "Je veux faire bouger les choses, être et agir en accord avec moi-même, je ne supporte plus de voir passer ma vie à être en décalage"
Mais il y a une arme secrète que TOUS déploient, parfois sans s'en rendre compte.
Ils et elles tombent amoureux de leur projet.
Et neurologiquement c'est exactement le même processus que de "tomber en amour".
On se met à voir le monde uniquement par ce prisme.
Chaque rencontre, chaque détail, chaque expérience, tout s'aligne vers ce truc encore balbutiant.
On se met à composer avec tout ce qui nous arrive sous les mains, en considérant chaque élément comme une sorte de don du ciel.
Exactement de la même manière que la couleur du ciel, le chant des oiseaux au matin ou les notes d'un musicien saltimbanque croisé ici ou là deviennent incroyablement plus intenses.
Tout, même la chose la plus insignifiante, devient prétexte à l'émerveillement ou, dans le cadre de l'entreprenant, une possibilité de développement (les fameuses "opportunités").
Ce qu'il se passe dans le cerveau ?
Une reconfiguration neuronale profonde.
Tout s'aligne. Même les éléments qui n'ont rien à voir.
La vision est encore à l'état de foetus. Elle se nourrit du monde.
Ce qu'il se passe pour de vrai : le modèle mental, le prisme de réalité de l'entrepreneur bascule.
Et le secret, c'est de préserver cet état de grâce.
C'est exactement ce que je veux vous dire en écrivant à la fin de chaque mail "Ne lâchez rien".
Restez amoureux Bastien.
La question n'est pas de savoir comment ni où on va.
L'important c'est d'être déterminé.
S'adapter en fonction du monde, mais ne pas renoncer.
La vie vous apportera des éléments pour moduler votre projet, pour nourrir votre foetus.
Exit les "j'aimerai avoir un petit bébé au cheveux bruns avec les yeux bleux, qu'il soit fort à l'école et très social".
On ne choisit pas. On fait avec les moyens du bord.
On l'aime, on lui donne tout ce dont il a besoin mais on ne peut pas (et on ne doit pas) le "designer" pour qu'il corresponde à nos attentes.
Sinon il y a quelque chose qui se brise.
Alors allez y Bastien.
Reconfigurez votre cerveau.
Entraînez vous à ne voir le monde qu'à travers votre projet et sa mission au sens large – soignez la Terre.
Tombez amoureu.se sans limite.
Comme dirait Hegel (un philosophe que personne ne connait, mais comme c'est un philosophe ça fait bien de le citer ici) :
"Rien de grand en ce monde ne s'est fait sans passion"
Ce n'est pas la garantie du succès.
C'est une condition nécessaire, sine qua none.
Il faudra bosser, être malin, s'adapter et, parfois, avoir un peu de bol.
Comme éduquer un gamin ou vivre une relation amoureuse.
Pas sûr que ça marche exactement comme on l'avait prévu, mais l'aventure vaut franchement le coup.
Alors vous de jouer.
Tombez amoureux.
Changer votre vision du monde.
Moi vous connaissez la mienne : la Terre est le nom d'un vaisseau spatial. Et l'équipage doit rentrer en résistance pour reprendre le contrôle et en prendre soin.
Ca passe par devenir, pour chacun des rebelles, "entreprenant" et tomber amoureux du vaisseau et du plus petits de ses habitants.
A nous de jouer.
A demain.
Maxence
PS: Transférez ce mail à un.e ami.e pour lui faire part de cette réflexion.
Plus on sera nombreux, plus le monde de demain arrivera vite.
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“Un café par mois contre un dose d’inspiration quotidienne ? – Allez OK !”
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Vous êtes amoureux Bastien, n’est ce pas ?