Que voulons nous faire de notre vivant ?
C'est probablement la question la plus importante, la plus personnelle, la plus difficile qu'on puisse se poser.
Mais… J'en ai une interprétation un peu particulière que je voudrais partager avec vous.
Ça peut vous être utile pour vous donner une source d'énergie intarissable dans les moments les plus sombres, ou les moments les plus plats, désertiques.
Et ça peut même vous servir de compas pour vous orienter dans vos choix de Résistants.
Gandalf formulait cette question ainsi : la seule chose que l'on peut décider, c'est quoi faire du temps qui nous est imparti.
Je préfère la formule avec le terme de "notre vivant" car elle nous rappelle que nous ne sommes pas (encore) mort, et que cette "action de vivre" (c'est ce que veux dire "vivant", c'est un verbe d'action, pas de passivité) nous appartient.
C'est notre vivant.
Ce n'est pas la vie.
Ce n'est pas le temps.
C'est notre vivant.
Que décidons nous de faire de notre vivant ?
Comme si notre vivant était un budget à investir dans une oeuvre à laisser au monde.
Cette seule perspective me donne une énergie faramineuse.
Notre vivant, notre action de vivre, est un cadeau que l'on consomme un peu tous les jours.
En quoi le transformons nous ?
Des sourires sur des visages humains et non humains ?
Une épopée épique à travers le plus grand défi de l'humanité au sein de la Résistance ?
Des moments fugaces de joie intense ?
Accoucher de sa façon de voir le monde ?
Se connecter à celles et ceux qui se réalisent en travaillant à rendre le monde plus beau ?
Une chose est sûre, cette pensée nous presse.
Car on ne sait pas la taille de notre vivant.
Peut être que demain vous sentirez pour la dernière fois l'air pénétrer vos poumons, votre coeur battre (dailleurs le sentez vous, là, maintenant ?), les rayons du soleil vous caresser.
Peut être que vous n'aurez pas le temps d'achever la toile de votre vivant, la symphonie de votre vie.
Et vous laisserez une oeuvre inachevée, avec des angles morts, des incompréhensions, des non dits, des actes manqués, des rêves merveilleux mourrant avec vous.
Ça m'amène au dernier point.
On dit souvent que la vie est courte.
C'est vrai.
Mais surtout : elle est plus courte que prévue.
Vous pensiez avoir le temps de finir votre toile ?
Loupé, on vous retire votre support et vos pinceaux avant la date prévue.
Il fallait faire plus vite.
C'est cette obsession qui me poursuit tous les matins, à 5h, lorsque mon réveil sonne.
Elle est là comme un moustique me tournant autour à chaque fois que la flemme pourrait me submerger, impossible à ignorer, insupportable.
Si vous deviez mourir ce soir , si on retirait vos pinceaux, que dessineriez vous de votre vivant ?
Qu'allez vous laisser en échange d'avoir profiter de la vie ?
Vous n'allez pas jouer les passagers consommateurs à ne rien laisser en remerciement pas vrai ?
Qu'allez vous faire de votre vivant pour montrer votre gratitude au monde ?
Si on retire votre copie avant la fin de l'exam, assurez vous d'avoir fait le maximum.
Le maximum.
Peu importe le format que ça prend, si ce sont des sourires, des aventures, des joies, de l'amour, de l'art, du génie.
C'est à vous de peindre votre vivant .
Personne ne le fera pour vous.
Et une dernière chose avant de vous laisser.
Si dans votre aventure vivante, plongé.e dans votre "action de vivre" vous croisez des artistes merveilleu.ses qui peigne des toiles magnifiques de sourires, de joie, d'aventure, d'amour, d'art ou de génie, prenez le temps de leur dire à quel point ils et elles vous inspirent.
Félicitons, encourageons celles et ceux qui font de leur "action de vivre" un chef d'oeuvre, un acte vibrant d'humanité, de la joie et du jeu en perfusion.
Reconnaissons nous.
Faisons nous des clins d'œil.
Pleurons nous dans les bras.
Embrassons nous.
Pour s'encourager, mais aussi pour que si l'un.e de nous se fait retirer ses pinceaux, il ou elle sache que ce qu'il avait entamé était déjà superbe.
De quelles couleurs allez vous peindre la toile de votre vivant ?
Dépêchez vous de vivre, dépêchez vous de peindre, de réaliser.
Notre vivant est plus court qu'on ne le pense.
A demain.
Maxence
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Pssst… vous êtes vivant .