Ca m’a perturbé alors que j’étais allongé dans l’herbe, pieds nus comme un hippie ou un Hobbit, à regarder une abeille butiner une fleur.
Mais avant de poursuivre, je voulais juste vous dire que je vous aime *FIRSTNAME*, et que je suis gentil.
Parce que c’est possible que vous soyez pas d’accord avec moi sur la suite de ce mail.
Ca tombe bien je l’ai pas écris pour ça.
Ceci étant dit, j’en reviens à mon abeille.
Comme tout bon écolo du 21ème siècle qui se respecte, j’ai lu (au moins en travers) : l’Entraide, la Seconde Loi de la Jungle, de notre ami et beau gosse prophète Pablo (je l’aime beaucoup, même si je suis pas d’accord avec tout).
Très bon bouquin.
Un game changer.
Et dans ce livre, il nous ai dit que l’abeille et la fleur sont dans un système d’entre-aide bénéfique pour l’un comme pour l’autre.
Une inter-dépendance.
L’un, sans l’autre, meurt.
Alors, il est facile de vercer dans le romantisme : « c’est beau putain! »
Sauf que….
Sauf que ce jour là, allongé dans l’herbe comme un hippie, j’ai regardé les pa-pattes de mon abeille, chargées de pollen.
Y’en avait beaucoup beaucoup.
Plein les pattes, comme dirait l’autre.
Et là, v’là t’y pas que je vois mon idôle l’abeille généreuse, dont la bienveillance inspire le Daïli Lama lui même, se frotter les pattes avec énervement pour s’enlever le pollen !
Quelle déception !
Le monde est il donc si laid ? Les abeilles de petites vermines égoïstes capitalistes ne voulant que le nectar ?
Rien à voir avec de l’entraide (en tout cas au niveau individuel, et non au niveau de l’espèce), elle a surtout l’air agacée !
Et alors, je me suis posé la question si, du point de vue d’un Pablo Servigne extra terrestre, on aurait l’air d’être des philanthrope rien qu’en se baladant dans des champs sauvages où d’horribles petites boules de piquant se fixe à nos vêtements (surtout les chaussettes : aïe !).
Alors que notre degré d’énervement face à ces trucs qui s’aggripe, qui piquent et qui grattent nous aurait presque poussé à se balader avec un pistolet de Glyphosate pour les zigouiller de vengeance.
Bref, vous avez compris l’idée.
L’entraide, du point de vue micro (l’individu qui se trimballe le chargement de graines), et du point de vue macro (les espèces qui dépendent l’une de l’autre), ça n’a rien à voir.
L’entraide, c’est surtout relatif à celui qui en tire les conclusions.
Alors si maintenant on fait un parallèle avec le monde entrepreneurial (qui est lui aussi un système darwinien),
On peut regarder le grand méchant libéralisme avec des yeux différents.
(en fait, le libéralisme – à ne pas confondre avec le néo-libéralisme – est la forme d’organisation la plus proche possible du fonctionnement de la Nature : du biomimétisme sociétal incroyablement évolué)
(note: là, j’ai dû me faire pas mal d’ennemi… hi hi hi hi !)
Attention, je dis pas que c’est moral (ou l’inverse), ni souhaitable (ou l’inverse),
Je dis juste que c’est surtout un mécanisme qui émerge et qui est « inarrêtable ».
(et comme les bouddhistes nous disent de lâcher prise… ben je vous conseil la même)
Et je vous dis surtout ça si vous êtes de la team « bouh caca, l’argent c’est sale, et les entreprises c’est des méchants »
Non, l’entraide est la seconde loi de la jungle économique aussi.
Mais il ne faut pas être naïf dans notre vision de l’entraide.
Y’a des fois, on arrange les autres sans le vouloir.
Et inversément.
Si vous faîtes du Necta clic, vous aurez l’impression d’avoir un comportement malsain (point de vue micro -> vous mettez du pollen informationnel chez votre lecteur)
Alors que vous aurez un comportement macro bénéfique pour vos espèces (par exemple, si vous vendez des produits végans et que vous faîtes de la pub à foison, vous contribuez à faire changer les mentalités vers un biocentrisme souhaitable – plutôt qu’un anthropocentrisme vulgaire et dépassé)
La morale de cette histoire capilo-tractée ?
Pétez un coup.
Vous avez le droit de faire de la pub.
Vous avez le droit de faire de l’argent.
Vous avez le droit d’utiliser des stratégies borderline.
Tout comme la fleur fait bien d’emmerder l’abeille avec son pollen le printemps venu.
Tout est question de dose, d’intention, et d’information
(oui, information et éducation, parce que sinon l’enfer sera pavé de bonnes intentions et science sans conscience n’est que ruine de l’âme).
Ne faîtes pas selon vos convictions en matière d’écologie (elles peuvent être fausses).
Faîtes pas non plus en fonction des médias.
Faîtes selon les scientifiques qui se penchent sur ces questions tous les jours.
#DirtyBiology
Une fois que vous êtes bien éduqués sur vos problématiques,
Vous pouvez y allez à fond dans la propagande biocentrique. (façon de parler hein !)
Vous pouvez faire du Necta clic,
Volez de l’attention,
Hackez les médias,
Détournez du pouvoir d’achat vers de la consommation responsable à grands coups de persuasion ultra efficace,
Faire un max de pognon pour le faire circuler dans des économies régénératrices.
Tout euro dans la poche d’un projet responsable est un euro de moins dans les poches des salauds qui s’en fouttent.
Vous avez le droit d’utiliser un arc si vous faîtes partie de la team Robin des Bois et princesse Marianne.
Vous êtes légitime à réussir.
Waow… toute cette histoire à cause d’une abeille qui se grattait les pattes… fiou !
On est pas sorti…
Allez, à demain ,
Et oubliez pas, nous sommes celles et ceux que nous attendons.
Alors au boulot.
Maxence