Il faut l’arrêter à tout prix.
Ca crée beaucoup trop de souffrance,
Beaucoup de séquelles,
Ca gâche des vies entières,
Ca broit des Mozarts en devenir.
Ce « ça » ?
C’est un truc que vous connaissez mais que vous n’avez jamais appelé comme ça.
Vous n’avez peut être même jamais pris conscience que c’était ce que c’est.
(vous le savez, il y a une différence entre savoir et intégrer / prendre conscience)
Les mots ont leur importance, il transporte des images mentales, des structures.
Un peu comme cette langue de bois que les politiques utilisent à tour de bras : on parle par exemple de « vidéo protection » et plus de « vidéo surveillance ».
Ca donne au cerveau une tendance, un apéritif de l’argumentaire qui vient.
Ca le conditionne (même si, bien entendu, il reste toujours libre).
Mais je suppose que je ne vous apprend pas grand chose.
On est en train de traumatiser gravement des individus, avec une violence qui défie l’entendement, et vous voulez savoir ce que c’est.
Et vous avez raison.
Car sans ça, sans le nommer, ce serait comme dire d’une femme ayant vécu un traumatisme que ça l’a simplement « déréglé » mentalement.
Ca serait bizarre pas vrai ?
Un déréglement au lieu d’un traumatisme profond et terrible ?
Quand on parle de déréglement, ça donne une sensation de « c’est comme ça, on n’y peut rien, quelqu’un ou quelque chose avait réglé le truc, et là c’est déréglé et on est impuissant »
Alors que « traumatisme », y’a la notion d’injustice derrière, de révolte contre quelque chose,
Ca ne devait pas arrivé, et c’est grave.
On a envie de tendre la main, ou de prêter une oreille,
D’être là, d’aider.
Alors je vous propose de changer une bonne fois pour toute ce putain de « déréglement » ou « réchauffement » climatique par un mot qui le représente bien mieux.
Le traumatisme climatique.
Un enfer qui se réalise dans la plus grande injustice.
Pensez bien à la puissance des mots et de leur représentation lorsque vous communiquez sur votre projet,
Il faut des mots qui parlent,
Pas des mots qui vous font plaisir ou qui sont jolis,
Des mots qui ont une fonction.
Parlez de traumatisme climatique autour de vous « juste pour voir » la réaction des gens.
Elle sera 100 fois plus intéressante que parler de réchauffement ou de déréglement.
Et ça, rien que ça, c’est déjà un pas en avant.
Le français est une langue vivante, on a le droit de l’utiliser comme bon nous semble, c’est nous, le peuple qui la sculptons à chaque parole.
Nous sommes puissant.e.s de cet usage.
Il ne tient qu’à nous de devenir celles et ceux que nous attendons.
Alors au boulot.
A demain.
Maxence