Bon… le mail d’avant-hier a eu l’air de plaire à pas mal de monde Bastien =)
C’est Camille qu’il faut remercier, pas moi 😉
On va donc continuer sur cette lancée qu’est la différenciation.
Ou plutôt ce qu’il y a avant : la copie.
Parce que, je me fait pas de bile pour vous, une fois que vous serez à la tête d’un projet qui décolle, il y a de très fortes chances pour que vous vous sentiez pousser des ailes et que vous en fassiez qu’à votre tête.
C’est vachement plus facile d’être sûr de ce qu’on fait quand on a des @ et des € qui tombent tous les mois.
C’est d’ailleurs à la fois hyper sain pour la construction de son identité, mais aussi une vraie malédiction à la Anakin Skywalker (lorsque l’élève commence à dépasser le maître et qu’il pense avoir tout compris).
Je me fais pas trop de souci pour vous Bastien.
Quand vous aurez du succès, vous ferez ce que vous voulez et vous vous amuserez avec une dérangeante facilité, comme un surfeur sur une vague.
Mais probablement que vous n’en êtes pas encore là.
Alors on va décortiquer ce qu’il faut pour en arriver là.
Je vous disais : l’entrepreneuriat c’est le système D à toutes les sauces, et ceux qui réussissent sont ceux qui arrivent à faire la meilleure
(ou la plus adéquate pour un marché donné mais ça revient à ce que je vous disais plus haut)
Dans le jargon des start-up on appelle ça l’exécution.
Et on dit souvent que c’est là où tout se joue.
Le corrolaire de ça, ce sont les gens qui ont une idée mais qui ont peur de se la faire piquer.
Ceux là (si vous en faîtes partie Bastien, ça va chauffer pour vos oreilles), n’ont rien compris à la dynamique entrepreneuriale qui se joue dans les coulisses.
Y’a pas de quoi en avoir honte, on passe tout par cette croyance, mais il faut en sortir très très rapidement car elle n’apporte rien du tout.
Pire, elle est le prétexte pour ne rien faire avancer.
Très très dangereux.
Pourquoi ils n’ont rien compris ?
Parce que l’idée ne vaut rien.
Tout est dans l’exécution.
Il n’y a strictement aucune corrélation entre l’idée et la réussite.
L’idée d’Uber existait bien avant Uber.
Pareil pour LeBonCoin, Facebook Marketplace ou encore NextDoor.
L’important n’est pas ce que vous faîtes.
Mais comment et pourquoi vous le faîtes.
L’exécution et la mission.
C’est tout.
Du coup ça laisse énormément de champ libre.
Car vous pouvez reprendre toutes les idées de boîtes qui existent, copiez, rentrez en concurrence et petit à petit vous différencier.
Par exemple, j’avais vu un passer un projet d’un gars qui réinventait AirBnB.
Exactement là même chose.
Mais exécuté par un petit français, entreprise familiale, à sa sauce, très authentique et ultra efficace.
Et une mission : “Les personnes en situation de handicape devraient avoir autant de possibilités que les autres de partir en voyage”
Et ça se ressent dans toute son image.
Ca transpire la mission.
Et à côté de ça, dans son exécution le gars doit être bon.
Si demain quelqu’un trouvait son idée géniale, voulais lui “piquer”, arrêterait tout ce qu’il fait pour se lancer là dedans (alors qu’il n’est pas autant habité par cette mission), et y mettrait temps et énergie (tout ça est hautement improbable)…
Et ben ça se jouera sur leur exécution.
Qui démarchera le plus d’établissement pour agrandir son catalogue ?
Qui cravachera pour développer un marketing et des moyens de distribution qui correspondent exactement à leur communauté ?
Qui saura s’entourer des meilleurs Résistants pour coordonner et gagner la bataille contre l’ancien monde ?
Comment gèront ils leur croissance, leur moments difficiles ou leur calme plat ?
Comment garderont ils une relation forte avec leurs cofondateurs/cofondatrices et leurs employé.e.s ?
Tout ça pour vous dire Bastien, une idée, ce n’est qu’une idée.
Ca ne vaut rien tant qu’elle n’est pas réelle.
Tous les foetus se ressemblent.
C’est l’éducation qui fait tout.
N’ayez pas peur de vous faire piquer votre foetus Bastien.
Et ne me dîtes pas que vous ne voulez pas cet enfant là car votre foetus ressemble trop à celui de votre voisin et que le “design” est déjà pris.
Racontez ça à vos amis si vous voulez, mais pas à moi.
Il faut juste un foetus pour démarrer.
Le truc c’est que quand tout se ressemble, on est perdu et on a du mal à se lancer.
Surtout lorsqu’on doute de sa capacité à tenir le coup.
Mais vous savez quoi Bastien ?
C’est en forgeant qu’on devient forgeron.
Alors au boulot.
Prenez un brouillon et balancez pleins d’idées.
Prenez en des louffoques, copiez en d’autres,
Faîtes les fusionner, associez y une foule affamée et une mission,
Raturer, gribouillez.
Recommencez.
Ca musclera votre cerveau d’entrepreneur.
Vous commencerez à voir des opportunités de partout.
Il suffira alors de vous baisser pour en ramasser une et commencer à éduquer votre foetus.
A vous de jouer.
A demain.
Maxence
“Un café par mois contre un dose d’inspiration quotidienne ?”
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