"On a toujours le choix."
C'est la phrase qu'on dit pour parler de quelqu'un.e qui a fait quelque chose de mal et qui n'aurait pas dû.
Facile à dire.
Mais faisons un effort empathique deux petites secondes.
A moins qu'il y ai une pathologie en cause, nous avons grosso modo le même cerveau.
Si certains prennent des décisions malsaines c'est que, pour eux, dans leur système de valeur (qui est différent du nôtre), ils y sont certainement contraints.
Ils n'ont plus le choix.
(cf mes deux emails précédents)
C'est une hypothèse audacieuse (qui implique d'avoir confiance en l'être humain, ce qui n'est peut être pas votre cas – ou peut-être que si, justement).
Prenons la juste pour une hypothèse.
On fait comme si elle était vrai (même si elle ne l'est pas)
Vous allez voir, c'est prolifique.
Que veux dire "L'engagement coûteux n'arrive QUE lorsqu'on n'a plus le choix" ?
Si on réfléchit un peu loin, ça veut dire deux choses :
– pour faire faire quelque chose de coûteux (à soi ou à quelqu'un d'autre) il faut supprimer les autres choix (ie. les rendre encore plus coûteux ou douloureux).
– si quelqu'un ne s'engage pas (alors que les valeurs sont en accord avec lui) alors c'est qu'il a le sentiment de ne pas avoir le choix (c'est par exemple votre situation professionnelle que vous ne lâchez pas : c'est trop risqué, vous avez le sentiment que votre survie matérielle ou sociale qui est en jeu à court, moyen ou long terme)
– si quelqu'un s'engage alors soit c'est que ce n'est pas coûteux pour lui, soit qu'autre chose était encore plus coûteux et qu'il n'avait pas le choix.
De ces lapalissades on peut tirer des stratégies.
Par exemple, si votre business c'est de réparer des vélos, alors vous pourriez avoir envie que la mairie ou le gouvernement fasse plus de pistes cyclables.
Dans ce paradigme, s'ils ne le font pas, ce n'est pas parce que ce sont d'affreux crétins méchants et vendus.
C'est parce que, quelque part, dans LEUR représentation du monde et de leur vie (et leur survie sociale et matérielle), ils n'ont pas le choix.
Ils ont peur de perdre quelque chose.
La stratégie à adopter n'est alors pas de leur dire tout le bien du vélo par rapport à la voiture.
Mais de rendre beaucoup plus coûteux le choix de la voiture.
Que ce soit par la perte de leur statut social auprès d'autres élus, la perte de leur électorat, la perte d'une partie de leur budget, etc.
Savoir de quoi les gens ont peur permet de savoir les leviers auxquels ils sont sensibles.
Savoir de quoi les gens ont peur permet de parler le même langage qu'eux.
C'est le seul moyen d'avoir une empathie profonde avec le reste du monde.
(que ce soit des humains ou des non humains d'ailleurs, mais je m'égare)
Je pense que vous avez compris l'idée.
Pour se mettre à la place des gens, il faut penser comme si "ils n'avaient pas le choix".
Ptete que ce sont juste des salopards.
Mais très franchement, j'en ai rarement rencontré.
Idriss Aberkanne disait qu'il n'existe pas de connard sphérique (ie. avec un certain angle d'approche, le connard ne ressemble plus à un connard)
C'est juste que, en un certain sens : ils n'ont pas le choix, ils sont soumis à des forces, à des contraintes, à des peurs, à des croyances.
Il s'agit de jouer avec.
(c'est d'ailleurs ce que fait la CIA : elle identifie les forces en présence et les influence => si la CIA utilise ce principe de "ne plus avoir le choix", c'est bien qu'il n'est pas bisounours / confiant dans la bonté humaine)
Jouer avec les forces en présence : c'est ça la stratégie (et donc la stratégie entrepreneuriale).
A vous de jouer maintenant.
Utiliser ce principe sur vos ennemis pas écolos ou sur vous même pour vous pousser à l'action.
C'est pour votre bien.
Demain on change de sujet.
A demain.
Maxence
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Ils sont obligés, vous comprenez ?