Monter une boîte, c'est risqué.
D'autant plus sur des marchés émergents comme ceux du domaine de l'écologie low-tech.
On se dit qu'il n'y a pas de marché énorme, et qu'on va probablement quitter son boulot pour gagner des clopinettes.
Mais…. c'est prendre le problème à l'envers.
C'est même carrément faux.
Il y a des marchés génialissimes qui émergent, avec des clients fantastiques, et il y a de la place pour tout le monde.
Mais pour s'en convaincre, il faut comprendre pourquoi les entrepreneurs se lancent dans le vide, pourquoi ils donnent l'impression de prendre des risques.
Et on remarque rapidement qu'ils et elles ne prennent pas tant de risques que ça.
Ils ne sautent pas dans le vide. Ils descendent en rappel.
Car la vérité, c'est que la plupart des entrepreneurs ont une démarche dite "effectuale" : ils et elles partent de ce qu'ils ont.
Il y a peut-être une minorité qui va demander une gros emprunt à la banque dès le premier jour, mais ceux là ne sont pas nombreux.
(Notez que ce n'est pas mon avis personnel mais bien des observations effectuées par des chercheurs spécialisés dans l'étude des entrepreneurs sur des dizaines d'années, tous types de projets confondus et tous types de profils)
Qu'est ce que la démarche effectuale ?
Je vous en ai déjà parlé dans d'anciens mails, et je n'ai pas le temps pour vous le rappeler ici (et je prévois de vous sortir une petite formation sur le sujet d'ici fin octobre – restez connectés 😉 )
Mais il y a deux choses à savoir : c'est ainsi que les entrepreneur.e.s fonctionnent (et donc ça peut s'apprendre) et elle démystifie ce que vous croyez savoir sur les dangers d'entreprendre.
Ce mode de pensée se base sur 5 principes que les entrepreneurs appliquent, la plupart du temps sans en avoir conscience.
Parmi ceux-ci, il y a le principe du patchwork fou, dont je vous parlais dans un mail précédent.
Mais celui qui nous intéresse aujourd'hui est là pour vous montrer qu'entreprendre n'est pas risqué.
Je sais. C'est bizarre à entendre la première fois : tout le monde nous a toujours présenté l'entrepreneuriat comme une activité irrégulière, fluctuante, dangereuse, soumise aux aléas du marché.
C'est un peu la fable du Chien et du Loup de Lafontaine : le Loup paye le prix de sa liberté de vivre au jour le jour, sans recevoir ni caresse ni "salaire" ni sécurité.
Mais ne pas avoir de sécurité garantie ne veut pas dire vivre dangereusement pour l'amour du risque. Au contraire.
Entreprendre, c'est raisonné en terme de pertes acceptables.
C'est le deuxième principe du mode de pensée "effectual" dont je vous parlais : "un vaut mieux que deux tu l'auras"
Autrement dit, si vous voulez vous lancer (et même tout le long de la vie de votre projet) il vaut mieux réduire les investissements au minimum.
C'est souvent assez contre-intuitif.
Le premier réflexe est de penser "si je paye beaucoup de pub, ça va cartonner" ou "il faut que je quitte mon boulot sinon je n'aurai pas le temps" ou encore "il faut absolument que j'achète mon matériel sinon je ne peux pas grossir si j'ai du succès et/ou je ne ferai pas professionnel.le"
Mais les entrepreneur.e.s qui réussissent fonctionnent différemment.
Ils partent de ce qu'ils ont déjà, avant de commencer à investir.
Ils se limitent au minimum, à qui ils sont, à ce qu'ils ont sous la main, à leurs compétences, aux ressources de leur réseau.
Et c'est seulement une fois qu'ils commencent à buter sur une limite qu'ils entreprenent d'investir.
Il leur faut une preuve avant de lancer des gros investissements.
Il faut que le bricolage ne suffise plus.
C'est en ce sens que je dis que l'entrepreneuriat n'est pas risqué.
Et c'est d'autant plus vrai aujourd'hui.
On peut littéralement lancer une boîte avec 300 euros.
Avec internet et les réseaux sociaux, on peut trouver ses premiers clients avant même d'avoir un produit et des stocks.
Même pas besoin d'avoir de locaux, ni de développer un site internet coûteux.
Si vous avez besoin d'outils spécifiques, il y a de fortes chances pour que vous puissiez les louer ou les emprunter quelque part.
Votre marketing, votre image de marque, votre logo, ou vos études de marché peuvent être fait en un clin d'oeil pour quelques dizaines d'euros.
Pareil pour votre publicité, Google et les réseaux sociaux vous permettent de communiquer et d'attirer des clients comme cela n'a jamais été possible dans l'histoire de l'humanité (avant il fallait payer des encarts publicitaires dans des magazines, des journaux, à la télé, etc.), et tout ça pour 0 euros – à moins que vous souhaitiez booster vos publications avec quelques dizaines d'euro de pub.
Bref, entreprendre ne doit rien vous coûter à part de l'énergie et du temps.
Entreprendre n'est pas risqué.
En raisonnant en terme de pertes acceptables, vous pouvez vous lancer avec presque rien.
Certes, en limitant vos investissements initiaux, vous limitez aussi votre puissance de frappe.
Pas de quoi bous bercez d'illusion de forte croissance.
Mais c'est tant mieux. Il vaut mieux un petit investissement peu risqué qu'un gros faisant apparaître des mirages de chiffres à plusieurs zéro sur une feuille de calcul (les prévisions ne se réalisent jamais).
Ca permet de prendre la température, de tester au fur et à mesure, de grossir organiquement, de construire sa discipline.
C'est mille fois plus solide que de tout plaquer, d'y mettre toutes ses économies, de s'endetter "parce qu'on est sûr que ça va marcher!", etc.
Montrez votre enthousiasme et votre sérieux par votre persévérance.
Pas par tout ce que vous êtes prêt à perdre.
Arrangez vous pour perdre le minimum quoi qu'il arrive, raisonnez en terme de pertes acceptables plutôt qu'en gains espérés.
Et n'oubliez pas de penser votre activité comme indépendante des énergies fossiles au maximum 😉
C'est vital, pour vous, comme pour le reste du monde.
Nous sommes celles et ceux que nous attendons.
A vous de jouer.
A demain.
Maxence
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Plus on sera nombreux, plus le monde de demain arrivera vite.
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