C'est toujours un jour un peu spécial.
J'ai décidé que mon cadeau de moi à moi-même serait de le vivre en pleine conscience.
Être attentif au plus petit détail de l'ensemble de mes sens.
Prendre pleinement conscience du miracle qui m'a amené là,
Et du plus grand miracle encore qui fait que je vis à bord d'un vaisseau spatial incroyablement sophistiqué et magnifique.
(pas une seule planète n'a la diversité de paysages que la Terre possède, pas une seule n'est aussi belle qu'elle. Et ce n'est pas grâce à la Terre elle-même. C'est grâce à la Vie, aux milliards de petits êtres vivants qui se sont construit un joyau de (bio)technologie pour survivre à l'enfer désertique de l'espace)
J'ai passé ma journée avec ces merveilleux cadeaux.
Je suis pas hippie pour deux sous, mais se connecter à ça, à cette présence d'esprit, cette conscience, est vraiment fabuleux.
Je n'avais besoin de rien de plus.
Et puis, j'ai voulu vous écrire .
Une sorte d'envie souveraine.
Pour vous avouer un truc…
Cette année… pourrait bien être la dernière pour moi.
Comme chacun des jours qui la composent.
Je vis avec ce sentiment profondément ancré en moi depuis que je suis gamin.
Je vis mon anniversaire comme une victoire et un rappel : c'est certainement le dernier.
A la lecture de ces lignes, il est probable que je vous choque, que vous m'insultiez peut-être en me traitant de "petit con qui vous a fait peur".
Ce n'est pas mon intention.
Pas plus que de manipuler vos émotions.
Je vous raconte ça parce que je vis chaque jour comme le dernier.
J'ai mis longtemps à comprendre ce que ça voulait dire : vivre chaque jour comme le dernier.
Je croyais qu'on devait passer du temps avec les gens qu'on aime et faire des trucs de dingues pour se sentir vivant, une dernière fois.
Mais maintenant je crois avoir compris.
Vivre chaque jour comme le dernier, c'est vivre chaque jour comme si c'était le dernier souvenir qu'on veut laisser.
Il ne s'agit pas de nous avec notre petit égo, nos proches et nos petits plaisirs.
Il s'agit du grand Tout, de la grande Histoire, et du p'tit bout qu'on a écrit.
Ecrire chaque ligne comme si on allait nous retirer le stylo des mains.
Et s'arranger pour laisser quelques belles citations en cadeau pour les générations présentes et futures.
Vous n'avez pas idée le nombre incalculable de fois que je pense à ça.
A chaque rencontre, à chaque événement, à chaque message envoyé, à chaque soirée et chaque matin.
Comme si j'avais appris à vivre avec la Mort, une personne charmante et gentille au demeurant, qui ne fait que son boulot, qui, à tout instant peut me dire : "allez Max, il est l'heure, on y va. Pas le temps de dire au revoir, de laisser un dernier souvenir, ou de clarifier une dernière fois ta pensée et tes intentions, fallait le faire avant."
Alors, dans le doute, je m'efforce de faire ça avant, tout au long de la journée et tout au long de l'année.
Que si tout ça se finisse je n'ai pas laissé d'angle mort et ai apporté suffisamment de pierres taillées à l'édifice pour que celles et ceux d'après puissent en faire quelque chose.
Vous allez me dire… ça doit être horrible de penser à ça tout le temps.
Et ben pas du tout, figurez vous.
Au contraire.
J'ai un sentiment de joie profonde, inarrêtable, comme si chaque moment de plus était l'occasion de parfaire encore un peu plus la grande oeuvre.
La joie de la dernière petite correction.
Et le sentiment du devoir accompli après.
"Super, si je ne rentrait pas chez moi ce soir, la dernière image du film serait vivante, émouvante, rayonnante, gravée à jamais."
Et le problème (ou plutôt la bénédiction), c'est que cette conviction erronée dure depuis des années.
Imaginez un peu le nombre de fois où j'ai eu tort : à chaque matin, chaque soirée, chaque moment, chaque rencontre, chaque interaction, à chaque trace laissée.
Et cette joie intense d'avoir eu tort.
Putain génial, j'ai encore le droit à un coup.
Un dernier tour.
Et ça ne s'arrête jamais. (ou plutôt ça ne s'est encore jamais arrêté, mais ça arrivera bien à un moment)
Voilà… c'était mon petit aveu d'anniversaire.
A priori rien à voir avec le vaisseau spatial, les Vivants, l'entrepreneuriat et le marketing.
Mais en fait si.
Je suis là où je veux être.
Aligné. Convaincu d'exploité pleinement le temps qui m'est imparti.
Ca n'a rien avoir avec le bonheur. Je ne crois pas au bonheur.
Ca tient plutôt à de l'accomplissement, continu, qui se prolonge à chaque fois qu'il se termine.
Et en quoi ça vous regarde tout ça ?
D'une part parce que cette communauté de Résistant.e.s est une merveille absolue. Vous êtes des centaines de miettes d'or disséminées qui travaillent à rendre le monde plus beau, plus juste et plus durable.
Je me sens chanceux d'avoir croisé votre route.
C'est beau et grand ce qu'on est en train de faire.
Mais surtout, parce que lorsque je vois à quel point ça me rend vivant, je ne peux que vous encourager à franchir le pas ou continuer si c'est déjà fait.
Vivre comme si on allait mourir demain, en ayant conscience de cette chance, est une bénédiction.
Et ça donne une énergie illimitée pour faire tout ce que vous voulez, pour participer au monde sans compter.
Vivez chaque intéraction, chaque moment pour qu'on se souvienne de vous vivant.e, aligné.e, rayonnant.e.
Ce serait ça mon cadeau pour vous pour mon anniversaire.
Vous voir rayonner à n'en plus finir.
Alors au boulot l'ami.e.
Le monde nous attend.
C'est à nous de jouer.
Nous sommes celles et ceux que nous attendons.
Et chaque jour est un cadeau, du rab' qu'on aurait pas du avoir.
Honnorons le, et laissons une belle oeuvre derrière nous.
A demain.
Maxence
PS: Au cas où ce mail n'était pas assez clair : je suis en excellente santé, je n'ai pas de mauvaise nouvelle à annoncer (et je suis désolé si je vous ai fait peur).
Mais ça n'empêche pas qu'un jour le mail que vous recevrez sera le dernier.
Alors je compte bien profiter du bonheur de l'écrit chaque jour, et j'espère que vous profiterez du plaisir de le lire chaque jour.
Nous sommes vivants .
C'est merveilleux, profitons en, savourons en chaque goutte comme si c'était la dernière de la bouteille.
C'est merveilleux, profitons en, savourons en chaque goutte comme si c'était la dernière de la bouteille.
Et ptete bien que la bouteille se remplira d'une goutte supplémentaire.
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Hier c’était mon anniversaire