C'est une constante dans le milieu de l'entrepreneuriat : on veut aller vite.
Notamment parce qu'on a souvent une pression financière sur les épaules.
Mais…. il n'y a pas que ça.
D'abord, c'est vrai qu'on peut fatiguer de travailler sans toucher les fruits de son labeur : c'est décourageant.
Mais ça les enfants, c'est la barrière à l'entrée.
C'est fait pour faire le tri. Voir celles et ceux qui en ont dans le ventre.
Parce qu'il leur en faudra.
Cette phase de travail sans rémunération (la traversée du désert comme on l'appelle), c'est comme "faire ses classes" dans l'armée. Tout le monde y passe.
Mais là encore, il manque un élément. Un élément DETERMINANT.
Cet élément, qui fait qu'on veut réussir vite, est d'origine sociale (c'est pour ça qu'il est très très puissant).
Tant qu'on ne passe pas le cap de la rentabilité, notre égo est blessé par rapport aux autres.
(et même après, on se dit qu'on ne fait pas assez bien, que les autres font mieux que nous)
On se perçoit en situation d'échec.
Certains iront même jusqu'à se couper un peu socialement pour ne pas avoir à répondre à ces questions : "alors comment ça va ton affaire ?" , "c'est bon tu en vis maintenant ?" et puis ce redoutable "hey, mais en fait c'est nous qui te payont ton chômage !"
C'est pas forcément méchant (on ne sait pas vraiment quoi dire à un entrepreneur quand on est salarié) mais ça peut être blessant.
Gary Vaynerchuk, un célèbre entrepreneur américain qui est connu pour ne pas avoir sa langue dans sa poche (mais qui est d'une gentillesse incroyable), résumait ça comme ça :
"Si vous avez envie de réussir vite, c'est que vous avez quelqu'un à impressionner"
Et je pense qu'il a pas mal raison.
Certes il y a la pression financière, mais quasiment tous les projets peuvent être lancés (lancés mais pas menés sur le long terme) à côté d'un travail de salarié.
Certes il y a la pression financière, mais quasiment tous les projets peuvent être lancés (lancés mais pas menés sur le long terme) à côté d'un travail de salarié.
Si on veut réussir vite, c'est qu'on veut prouver qu'on est bon, qu'on a eu une bonne idée.
Et ce n'est pas tant le faite de vouloir réussir vite le problème (après tout, dans notre cas d'entrepreneurs Résistant.e.s, il faut se presser pour changer le monde).
Le problème c'est que souvent ce n'est pas pour les bonnes raisons.
Vouloir réussir vite pour quelqu'un d'autre qu'on aime et a qui on n'a rien à prouver (qu'il soit humain ou non humain) procure de l'énergie et nous éloigne de l'abandon.
Tandis que vouloir réussir vite pour prouver quelque chose à quelqu'un (qui en plus, généralement, nous n'apprécions pas vraiment) nous mine et nous met le doute.
"Bon, et si j'arrêtait avant de me ridiculiser ?"
"Bon, et si j'arrêtait avant de me ridiculiser ?"
Le genre de pensée dévastatrice.
Pour réussir, il faut avoir une vision de "jeu infini" et non pas une course avec une ligne d'arrivée.
C'est votre réputation que vous construisez jour après jour.
Votre légende personnelle.
Ce n'est pas juste "un projet".
C'est un dévouement entier et profond.
Tant pis si ce projet là ne marche pas, l'important c'est d'aimer gravir la montagne => c'est dans l'effort de la grimpe que se trouve la valeur et la saveur.
Pas dans la vue d'en haut, ni dans les acclamations des copains qui suivent l'événement sur Instagram.
Ce qui rend "accompli" c'est d'imaginer tout ce qu'on aura traverser dans 5 ans et se dire qu'on sera toujours debout.
Les acclamations de la foule sont un bonheur éphémère.
Battez vous pour les Vivants , mais pas en fonction du regard des autres.
Je garde à jamais les mots de Paul Watson dans la mémoire :
"Les gens nous critiquent. Mais je m'en fiche royalement. Ils peuvent dire ce qu'ils veulent, ce ne sont pas eux nos clients. Nos clients, se sont les baleines."
Vous verrez, ça fait un bien fou de ne plus rien attendre de l'approbation des autres.
Seule compte notre conviction et notre détermination.
Nous sommes celles et ceux que nous attendions.
A vous de jouer.
A demain.
Maxence
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Vite vite vite…. avant qu’il ne soit trop tard !